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Dom Bedos
facteur d'orgues,
bénédictin de St Maur, célèbre pour son ouvrage
"
L'art du facteur d'Orgues
" (1766)
nous donne un cours d'orgue
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Dom Bedos |
" Premier mélange de l'orgue,
il réunit tout ce que l'harmonie a de plus
brillant, de plus plein et de plus moelleux. En Allemagne et dans d'autres
royaumes, on a grand soin de fournir le mieux cette partie des orgues :
elles ne jouent guère que lorsque le choeur chante ; on accompagne le
chant avec le Plein-Jeu, dont les pédales font entendre une basse très
distincte : rien de si majestueux, de si brillant, de si harmonieux et qui
remplisse mieux l'âme du respect qu'on y rend au souverain Maître du
Monde... On y mettra : |
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"
On mettra au Grand Orgue :
On mettra également au Positif : |
" Pour le duo beaucoup de mélanges sont possibles comme par exemples : " |
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Au Grand Orgue on mettra tous les Jeux de fond, même le 32 pieds s'il y en a, comme au Plein-Jeu. On y ajoutera les deux Nasards, les deux Tierces et la Quarte, sans doublette à moins qu'il n'y eut pas de Quarte. |
Au Positif
on mettra le 8 pieds ouvert,
le Bourdon de 8
pieds, le Prestant,
le Nasard,
la Quarte
et la Tierce.
S'il n'y a pas de Quarte, on mettra la Doublette. |
" Les claviers seront
séparés, |
" Un autre
mélange consistera à toucher : |
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Pour
la Fugue grave, les claviers seront ensembles : Pour la fugue
de mouvement : Pour la Tierce
en Taille : Pour le
Cromorne en Taille : |
" Néanmoins, il est convenable de faire quelques changements dans certaines circonstances, parce que toutes les orgues ne sont pas également bien faites. Si les Jeux d'Anches sont courts et que par conséquent ils aient une harmonie maigre, rude, sèche et criarde, il sera à propos de les émousser un peu. On pourra à cet effet y ajouter plus de fonds. Au Grand Jeu, on ne mettra aucune Tierce, ni Quarte, ni Nasard car les Anches faisant toute la beauté du Grand Jeu, ces jeux leur feraient perdre tout leur mérite et tout ce qu'ils ont de gracieux : ils les rendraient plus lourds et plus lents à parler. " |
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Pour le Trio
à Trois Claviers : Pour le
Quatuor à quatre Claviers : Le fond
d'orgue : |
La Basse de
Trompette : - au Positif : les deux 8 pieds, la Doublette et le Larigot. La Basse de
Cromorne : |
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Les Récits :
La Voix Humaine :
- au Positif,
on tirera les deux 8 pieds
avec lesquels on fera l'accompagnement, on fera jouer
le Tremblant
doux. |
D'autres exemples sont moins connus |
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Pour imiter la Flûte Allemande : Pour imiter
les petites Flûtes ou Flûtes à bec : Pour imiter le
Fifre : |
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Pour imiter le
Flageolet : Pour
l'accompagnement des Voix, celui-ci
doit être proportionné à leur volume et à leur éclat. |
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Quant au
mouvement des pièces,
certains
principes sont nécessaires pour une bonne exécution : Le Plein-Jeu du positif doit être touché plus légèrement, on peut y exécuter du brillant, des roulades, etc. le tout aboutissant à une harmonie suivie. Il faut remarquer que si l'on fait de grandes vitesses à la Basse, elles ne feront aucun effet. On observera de ne pas faire de grandes vitesses à la basse afin que les fonds du Grand Orgue fassent bien leur effet. Par exemple : |
La Tierce en Taille Le Récit qu'on joue sur les Tailles (dans le médium du clavier) dans cette manière de toucher, doit être bien chantant et orné avec goût. Il y a des Organistes qui ne font que des roulades d'un bout de clavier à l'autre, beaucoup de rapidités, de passages et de cadences, le tout sans presque aucun chant : ce n'est pas là un véritable Récit. Il faut essentiellement du chant pour la mélodie. Pour toucher des simples Récits de dessus, chacun de ces Récits doit être traité dans le goût qui lui convient. Il faut toucher l'un avec rapidité, comme les tierces de Positif, le Cornet, etc., l'autre d'un mouvement plus modéré, comme les Trompettes, imitant des fanfares, etc. Il faut les traiter selon leur caractère. " |
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" Il en est de même pour l'imitation de cet art qu'est le chant, matière qui n'a été qu'effleurée par quelques Auteurs, qui n'en ont donné qu'une bien légère connaissance, sans en avoir atteint les vrais principes. Ils n'ont pas dit un mot des agréments du chant ni de la combinaison des silences, des tenues, des tactés, pour former les articulations de la Musique... Toutes ces observations sont cependant essentielles et constituent l'essence de la belle exécution, telle que la pratiquent les plus habiles Organistes. Il faut exprimer la valeur non-seulement des parties parlantes de chaque note, mais celle de leurs silences, qui servent à les détacher pour former l'articulation de la musique, et sans lesquelles, elles ne produiraient qu'un mauvais effet, semblable à celui d'une musette, dont le défaut le plus choquant est de n'avoir aucun son articulé. Il n'est point
d'articulation dans l'exécution de la musique si toutes les notes, ou
plutôt les tenues de ces notes et toutes les parties constitutives des
tenues composées, ne sont suivies de Silences
prix aux dépens de leur valeur. Sur le jeu de tout instrument, il faut imiter la voix et la manière de chanter. Le grand Mattheson écrivait déjà en son temps : " Celui qui ne connaît point l'art de chanter ne sera pas capable de bien jouer. " |
" En effet, le Silence de reprise d'haleine termine toujours la fin des reprises, ou la fin des phrases dans le courant de la pièce. Le Silence des modules des cadences ordinaires, est de la moitié de la valeur de chaque module. ces règles sont les plus générales, cependant quoique la valeur de ces silences soit la plus ordinaire, il est quelques circonstances que le bon goût seul fait saisir, qui font varier ces silences au besoin, ou pour lier, ou pour détacher certains passages qui exigent une expression particulière : il arrive même quelquefois que les noires pointées, les blanches et les rondes mêmes, ne sont que de simples tactées, la tactée est celle qui ne fait sentir que le commencement de la Note, pour laisser travailler, pendant un Silence considérable, les parties d'accompagnement, lesquelles seraient étouffées par des tenues trop prolongées : c'est assurément par le défaut de cette connaissance, que ceux qui exécutent même de la bonne musique, déplaisent souvent par une espèce de pesanteur ou de sécheresse qui ennuie. " |
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" On s'apercevra qu'un doigt qui vient de finir une note, est souvent levé longtemps avant qu'on ne pose le doigt sur la note suivante, et cet intervalle est nécessairement un Silence. Ce sont tous ces intervalles plus ou moins longs, que j'appelle les silences d'articulation dans la Musique, dont aucune note n'est exempte, pas plus que la prononciation articulée des consonnes dans la parole, sans lesquelles toutes les syllabes n'auraient d'autre distinction que le son articulé des voyelles. Quant à l'inégalité des notes, il est essentiel de faire des observations sur l'inégalité des croches dans la plupart des mouvements. Presque toujours les premières sont plus longues et les secondes plus courtes. J'accepte cependant les mouvements où elles se marquent de 3 en 3, comme dans les 6/4 et les 6/8, mais dans les mouvements où elles se marquent de 2 et 2, il est rare qu'elle soient égales. Il est aussi bien des circonstances où les noires sont inégales, ainsi que les doubles croches. Ce degré d'inégalité varie suivant le genre d'expression qui convient aux pièces de Musique. " |
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