Le Lièvre

Le Lièvre
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Depuis l'Antiquité, on le considère comme un poltron.
C'est une erreur et une injustice.

le lièvre peut rester camouflé, immobile, tant qu'il n'est pas repéré par l'ennemi. Son sommeil est léger, et on a même prétendu qu'il dormait les yeux ouverts. Grâce à la position verticale de ses yeux, il voit dans toutes les directions.
C'est un modèle de vigilance et de lucidité. Enfin, si le danger est proche, son train arrière lui permet des démarrages vigoureux, particulièrement dans les pentes où il peut déployer toute sa célérité.

La lune Sa rapidité a fait de lui l'image de la brièveté de la vie. On le rapproche de la lune parce qu'il dort le jour et reste en éveil la nuit. Dans certaines légendes, la lune est d'ailleurs un lièvre et parce qu'il semble faire corps avec la terre quand il est au gîte et qu'il est très fécond, on l'a aussi rapproché de la Terre Mère.
Ainsi peu à peu, il est devenu avec son cousin le lapin, symbole du renouveau incessant de la vie, raison pour laquelle chaque année, nous retrouvons levrauts ou lapereaux sur de nombreuses cartes de Pâques, parmi les fleurs, papillons ou oeufs multicolores. ICI

Coiffure de cérémonie utilisée par les Yoruba du Niger pour représenter Lièvre le rusé

Lièvre le rusé coquin

Nombreux sont les contes africains qui mettent en scène un animal rusé. Ainsi celui-ci qui raconte que Lièvre (qui devient le Lapin Brer en Amérique) devait un jour de l'argent à Élephant et à Crocodile. Pour les amadouer il leur promet de les rembourser en leur payant un intérêt. Ils n'ont qu'à tirer sur une liane pour faire venir à eux un trésor caché dans un coffre. Sans se rendre compte de rien, les deux naïfs se mettent à tirer chacun de leur côté sur la même liane. Lièvre, comme on s'en doute, n'attend pas son reste et se sauve.

Dans une histoire, et une seule, Lièvre a affaire à plus malin que lui. C'est l'histoire de la course entre Lièvre et Tortue, laquelle au lieu de faire la course, répartit au long de la piste circulaire tous les membres de sa famille, et attend tranquillement Lièvre au poteau d'arrivée.
Cette histoire nous rappelle étrangement la fable de La Fontaine " Le lièvre et la tortue " ICI

En ces jours d'automne où le vent dépouille les pampres de leurs feuilles multicolores, nous pourrons apercevoir dans les vignes ou les clairières, notre beau voisin, le lièvre pèlerin. Il a noble allure, cet aristocrate de nos campagnes. Rien à voir avec les lapins. Il faut le voir se redresser : il est déjà loin et tout en courant, il nous regarde disparaître à son horizon.
Quelle image emporte-t-il de nous ?

Rien ne sert de courir; il faut partir à point. Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.
" Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point sitôt que moi ce but.
- Sitôt ? Êtes-vous sage ? repartit l'animal léger. Ma commère, il vous faut purger avec quatre grains d'ellébore.
- Sage ou non, je parie encore. "
Ainsi fut fait : et de tous deux on mit près du but les enjeux. Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire, ni de quel juge l'on convint.
Notre lièvre n'avait que quatre pas à faire ; J'entends de ceux qu'il fait lorsque, prêt d'être atteint, iI s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes, et leur fait arpenter les landes.

Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, pour dormir, et pour écouter d'où vient le vent, il laisse la tortue aller son train de sénateur.
Elle part, elle s'évertue, elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire, tient la gageure à peu de gloire, croit qu'il y va de son honneur de partir tard.
Il broute, il se repose, iI s'amuse à tout autre chose qu'à la gageure. A la fin, quand il vit que l'autre touchait presque au bout de la carrière, iI partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit furent vains : la tortue arriva la première.
" Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ? Moi, l'emporter !
Et que serait-ce si vous portiez une maison ? "

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