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L'Art Baroque...


n° 05

église de la Sainte Trinité
à Peisey-Nancroix
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en Savoie-Tarentaise



Après plusieurs remaniements au cours des siècles (1599-1600, 1645),
l'édifice jugé trop petit fut entièrement reconstruit (1685)

n° 06

Accrochée à la pente
au milieu du cimetière, l'église de la Sainte Trinité a extérieurement la sobriété architecturale des églises de Savoie-Tarentaise construites à  la même époque, mais son originalité vient de son clocher élancé, dont la tour carrée est percée de baies et le toit surmonté d'une petite aiguille métallique.

Après avoir grimpé pour arriver à l'église, nous découvrons le petit village savoyard, plein de souvenirs du passé, comme cette petite hall rassemblant quelques plaques commémoratives de soldats disparus.



n° 08


n° 09

n° 10

En haut du long escalier, nous découvrons une église d'une grande sobriété extérieure.
Placée dans la niche
(ci-contre cerclé de rouge) du portail d'entrée, la statue du Père Éternel tenant devant lui le Christ en croix nous indique que l'église
est dédiée  à la Sainte Trinité.
Dès la porte d'entrée franchie
nous sommes éblouis par un luxe de décorations qui n'a pas son pareil en Savoie Tarentaise.



n° 11

--- Le Retable ---

Situé derrière l'autel comme l'étymologie du mot l'indique (rétro tabula), le retable a un rôle pédagogique et d'intermédiaire entre Dieu et les hommes.
Le plus souvent en bois, il remplit trois fonctions essentielles, étroitement liées :
-
servir d'écrin au tabernacle où sont entreposées les hosties consacrées,
-
suggérer l'éclatante beauté du monde céleste,
-
enseigner, par sa symbolique et les personnages qui le peuplent, les principaux éléments du dogme. Dogme que le célébrant, chaque dimanche, commentait jadis de sa chaire, tandis que la lumière des chandeliers appuyait comme à plaisir la lumière du jour, en faisant vibrer à l'unisson, l'or des entablements, la voix du prédicateur et le cœur des fidèles.

Le retable évoque des décors de théâtre, interprétation que confirment les traces de décors peints sur le mur de certaines églises, comme dans cette église de Peisey-Nancroix où une fenêtre apparaît sur un des mûrs. Le retable s'organise dans la hauteur en deux ou trois registres, dans la largeur en un à trois volets et demande bien évidemment un peu de temps pour être déchiffré.
Pour en faire la lecture il faut à la fois ouvrir un catéchisme mettant en évidence les dogmes essentiels de la doctrine catholique et être pénétré de la sensibilité baroque qui vibre avec l'abondance des volutes, des décorations florales et l'agile mobilité des personnages.

Retable de Peisey-Nancroix.
Panneau central réalisé en bois sculpté doré,
oeuvre de Guala et Todesco.


n° 13

Ci-contre le Maître-autel (cerclé de vert) et l'Attique (cerclé de rouge) >>>>>

Derrière l'autel, le retable

n° 12

Les registres sont séparés par nombre d'effets recherchés de relief, de mouvement, caractéristiques fondamentales de l'art baroque. Parfois surmontés d'un attique, petit retable en miniature placé au sommet, les registres conduisent l'esprit par degrés, à se détacher de la terre, figurée par des motifs végétaux pour conduire à Dieu le Père près de la voûte.



n° 21

Ci-contre, l'attique (petit retable) du maître-autel, nous montre une quantité d'anges musiciens ou porteurs des instruments de la Passion du Christ
(ci-dessus entourés en rouge)

Le tableau central du retable majeur, met généralement en scène le saint patron de la paroisse à qui l'église est consacrée : La Sainte Trinité à Peisey-Nancroix, où sont représentés (plus haut cerclé de vert), bordés de nombreux anges, Dieu-le-Père et le Christ portant le globe terrestre, surmonté de la colombe du Saint-Esprit. La Rédemption y est magnifiquement présente, le Christ montrant la croix aux anges qui portent les instruments de sa passion.



n° 22

Tableau central du retable de Peisey-Nancroix (œuvre de Jean-Baptiste Gualaz et Jacques Todesco de la Valsesia en 1700), réalisé en bois sculpté entièrement doré, remarquable par la finesse des personnages représentés...

...la Trinité

n° 23
Dieu-le-Père (à droite),
le
Christ portant le globe (à gauche),
surmonté de l'
Esprit-Saint.

Parmi les six retables présents dans l'église, les plus riches sont ceux du Rosaire avec ses quinze médaillons des mystères de la Vierge et de Saint Antoine.



n° 16

 

Retable du Rosaire
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Derrière la petite tribune de l'orgue, nous apercevons le Retable du Rosaire avec ses quinze médaillons des mystères de la Vierge, peints par Nicolas Ouédard, artiste qui a laissé de nombreux tableaux dans la vallée de la Tarentaise.

 

 

Un des quinze médaillons
La Nativité  
n° 26

PEISEY-NANCROIX
église de la ste Trinité
Orgue classé du XVIè s.  

cliquer sur la photo >>>  en l'église de Peisey   <<< pour le découvrir
 

Au centre de ce Retable du Rosaire (ci-dessus cerclé), dans une niche se trouve la statue de bois doré de la Vierge à l'Enfant. Les deux personnages sont couronnés et tandis que la Vierge tient un chapelet de bois finement sculpté, l'Enfant Jésus, bénit d'une main et tient dans l'autre main une colombe.


Retable du rosaire


n° 24
 

Vierge à l'Enfant Jésus


n° 25

Parmi les nombreuses statues de Saints, ci-dessous celle de Saint Michel terrassant le dragon



n° 14


n° 14 - détail

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Le retable
 

Au Moyen Age le retable était un simple panneau mobile à plusieurs volets placé derrière l'autel, comme l'indique l'étymologie du mot (rétro tabula). Il prend de l'ampleur vers la fin du XVè siècle pour devenir monumental à l'époque baroque. Ici se manifestent avec plus de force encore l'intention pédagogique des commanditaires et la justification de toutes les ressources d'un art qui sublime son rôle d'intermédiaire entre Dieu et les hommes.

En bois comme dans tout l'arc alpin, le retable remplit trois fonctions étroitement liées :
- tenir lieu de somptueux écrin au tabernacle où sont entreposées les hosties consacrées,
- suggérer l'éclatante beauté du monde céleste,
- enseigner, par sa symbolique et les personnages qui le peuplent, les principaux éléments du dogme. Dogme que le célébrant, chaque dimanche, commentait de sa chaire tandis que la lumière des chandeliers appuyait comme à plaisir celle du jour en faisant vibrer à l'unisson l'or des entablements, la voix du prédicateur et le cœur des fidèles.

Le retable évoque un décor de théâtre, interprétation que confirment les traces d'un grand rideau peint sur le mur du chevet de certaines églises, comme celles de La Perriére en Tarentaise, Bramans en Maurienne, et bien d'autres. Sa structure générale rappelle quant à elle l'arc de triomphe gréco-romain à trois portes.

Le retable demande bien évidemment un peu de temps pour être déchiffré. Il s'organise
- dans la hauteur en deux ou trois
registres ;
- dans la largeur, en un à trois
volets.

Les registres,
sont séparés par des corniches, des entablements plus ou moins généreusement pourvus de décrochements, de ruptures de ligne, de ressauts accentuant l'effet recherché de relief, de mouvement, l'une des caractéristiques fondamentales de l'art baroque. Parfois surmontés d'un attique, petit retable sommital en miniature, ils conduisent l'esprit, par degrés, à se détacher de la terre, figurée par des motifs végétaux au niveau de la prédelle, pour conduire à Dieu le Père près de la voûte.

Gradation que souligne la hiérarchie ascendante des personnages représentés :
- de simples mortels parfois dans la partie inférieure du tableau central,
- puis des évêques, des saints, apôtres, évangélistes, martyrs, des anges ou angelots sur les corniches du registre supérieur,
- et enfin le Père éternel.

Les volets,
quant à eux, sont séparés par des colonnes qui peuvent, selon l'époque de leur réalisation, la richesse de la communauté, être simples, double, triples, lisses ou cannelées, droites ou torsadées, voire composites, cariatides, avec ou sans décor floral, ou portant des angelots, les instruments de la Passion...

La colonne torse,
retrouvée par le Bernin pour le baldaquin du tombeau de saint Pierre a Rome, parvient dans les vallées aux environs de 1630. Par son histoire propre, sa richesse symbolique, ses savantes proportions, la qualité de son exécution, la colonne torse se pose en emblème de l'art baroque. Elle confère au retable cette finesse que nous lui connaissons.

Le tableau central,
qui peut être peint ou sculpté, met généralement en scène le saint patron de la paroisse à qui l'église est consacrée.
Situé dans l'axe du retable au niveau du premier registre, il est parfois partiellement masqué par le tabernacle, témoignant ainsi de quelque remaniement intervenu au cours des temps. Certains tableaux peints sont signés du nom de Dufour, que porta une lignée de peintres savoyards réputés. 
Si la plupart des tableaux de retables sont des toiles peintes, certains ont été réalisés en bois sculpté, peint ou doré. Le tableau central du retable de Peisey-Nancroix (œuvre de Guala et Todesco), en est un exemple remarquable par la finesse des personnages représentés (la Trinité) et le mouvement très baroque rendu par le traitement des vêtements.

Le tabernacle,
(du latin tabernaculum, tente), placé au centre de l'autel, constitue le " saint des saints ". C'est dans le tabernacle que sont placées par le célébrant les hosties consacrées dans l'Eucharistie, en lesquelles le catholique voit le corps du Christ.
Conçu architecturalement comme un temple en miniature pour rappeler les origines testamentaires, le tabernacle est sans aucun doute l'élément qui concentre sur lui la plus grande attention décoratrice et reçoit le travail le plus soigné. La volonté de le magnifier s'affirmait de façon d'autant plus impérative que le dogme de la présence réelle représentait le point de divergence essentiel entre réformés et catholiques.

En raison de sa monumentalité, de la présence des anges, de la profondeur de son relief, du mouvement emporté de sa statuaire, de l'importance théologique du tabernacle, le retable polychrome ou doré à la feuille s'est affirmé comme le symbole de l'art baroque savoyard.

Outre l'autel et le retable, un certain nombre de meubles servant ou ayant servi à l'exercice du culte arrêtent le regard et suscitent l'intérêt ou la curiosité.

La poutre de gloire,
équivalent occidental de l'arc de triomphe en Orient, située à la hauteur du départ de la voûte, elle marque l'entrée du chœur.

Les tables de communion,
généralement constituées de balustres de bois, elles supportent une « table » au pied de laquelle le fidèle se présente pour participer au sacrifice eucharistique en communiant.

Les chaires,
bien qu'aujourd'hui sans utilité liturgique, ces loges dans lesquelles les desservants montaient prêcher témoignent, dans bon nombre d'églises, de l'époque où le prédicateur devait être vu et entendu (sans le renfort de micros) par l'ensemble des fidèles. Elles sont formées d'une cuve cylindrique ou polygonale, que surmonte un abat-voix.

L'orfèvrerie et les vêtements liturgiques,
complètent ce mobilier qui conférait aux cérémonies emplies de chants et d'encens un caractère festif d'une puissance émotionnelle que nous avons beaucoup de mal à imaginer aujourd'hui.

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