L'heure de Dieu |
Il était hospitalisé depuis de longs mois. Sans force. Sans projet. Comment penser l'avenir quand tous les repères ont déserté leur rôle. L'espace était réduit à une chambre, le temps était devenu éternellement long. |
C'était un homme de l'efficacité, et le voilà réduit à une vie couchée. Une vie exposée à la merci des soignants aux gestes techniques, et rapides. |
C'était un grand serviteur, un capitaine sur le pont à toute heure. Et le voilà dépendant en tout, pour manger, se laver,... essuyer ses larmes. |
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Une nuit, quand la maladie avait resserré ses murailles, encerclant sa vie jusqu'à l'étouffer, l'homme couché a rencontré un homme debout. Un ami de toujours. Un ami présent à ce moment précis où l'homme couché redoutait la mort. |
Les deux hommes savaient que l'heure était là. Une heure hors du temps. L'heure où la vie se retrace en une main serrée dans celle de l'ami. Une main accueillie dans la force de l'autre. Une main portée dans l'offrande de l'autre. |
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Alors la muraille s'abolit. L'étau s'anéantit. Soudain jaillit la joie. Elle venait d'un ailleurs présent !, désiré !. Elle traversa le regard, le geste, la parole,. L'heure de Dieu est l'heure de l'homme. Et cette nuit là, à son heure, l'homme le comprit. |
C'est NOËL !
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