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"Aimez vos ennemis "

Dans l'Évangile de ce 7ème Dimanche du Temps ordinaire :   ici    Jésus nous demande d'aimer nos ennemis... comment cela est-il possible ? L'homélie entendue en l'église Notre Dame de l'Assomption à la Mure, nous propose marche par marche, une méthode...


   --- Homélie ---   

Il y a un peu d'impossible dans ces paroles de l'Évangile d'aujourd'hui, " Aimez vos ennemis ", " Si on te frappe sur la joue droite, présente aussi l'autre ", que pouvons-nous exposer de nos vies face à de telles paroles, comment ne pas être pris en flagrant délit face à nos propres comportements !
Je suis sûr que nous ne sommes pas la première génération à faire ce constat, et je crois même qu'il faut commencer par accepter cet état des lieux.
Notre coeur est grand, mais il a des limites. Et l'Évangile d'ailleurs, appelle ces limites la
"sclérocardie", c'est-à-dire la sclérose de notre coeur, qui ne peut pas aimer tout le monde.
A fortiori donc, nos ennemis, comme Jésus nous le demande :
" Aimez ceux qui vous font du mal ". Quand des sentences comme celles-ci traversent l'Évangile et sont si difficiles à comprendre, par rapport à la rugosité de nos comportements, il faut se laisser éclairer par d'autres paroles de l'Évangile. 
J'ai pensé à cette attitude du Christ lors de sa passion. Il reçoit une gifle et il ne tend pas l'autre joue, au contraire il répond au Romain, il lui dit " Si j'ai mal parlé témoigne où est le mal, mais si j'ai bien parlé pourquoi me bats-tu ? ". Il lui répond sans haine et il amène ce soldat à juger de la propre injustice de son acte. Autrement dit, Jésus donne à cet homme, les moyens de se changer par lui-même.
Devant des paroles aussi impossibles, aussi difficiles, l'enjeu ne serait-il pas pour nous le même,
" non pas de nous dire mission impossible ", " petit homme je t'ai donné l'Évangile mais de toute façon tu n'arriveras pas à le vivre ", mais plutôt " Crois en toi, il y a en toi un amour qui est plus grand que tes sentiments, tu ne le crois pas mais moi je le crois, je crois en toi, je sais ta sclérocardie, je l'ai même épousée, je suis venu partager ton humanité, je suis venu habiter ta demeure intérieure : ton cœur ".
Le Christ Jésus est venu nous révéler un chemin de profondeur, car Jésus ne nous aime pas dans notre superficialité, il nous invite à descendre, comme un escalier intérieur.
Je vous propose huit marches dans cet escalier, pour descendre jusqu'à cette gravité :
" Aimez vos ennemis, faites leurs du bien ".

1ère marche,
1ère attitude
                 
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Choisir peut-être de ne plus fréquenter, rencontrer ceux que j'appelle " mes ennemis ", les éviter au moins pour un moment.

2è marche,
2è palier,
progressif  
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Ne pas en rajouter sur leur méchanceté dans la mémoire que j'ai du mal qu'il m'ont fait.

3è marche   >>>>>

Éviter de dire du mal d'eux sur leur dos, en leur absence.

4è marche   >>>>>

Prononcer leur nom devant Dieu sans qu'ils le sachent. Sans leur dire, prier pour eux.

5è marche   >>>>>

Leur trouver une qualité, trouver du bien en eux caché dans leur personnalité.

6è marche   >>>>>

Commencer à dire du bien de cette personne sans naïveté parce que cette intention est née dans la douleur d'un cœur qui cherche à aller plus loin, plus que sa première approche.

7è marche   >>>>>

Lui dire ou lui écrire des choses positives, recommencer une communication.

8è marche   >>>>>

L'aimer. L'aimer mais avec ce cœur qui a fait tout ce chemin intérieur spirituel, qui a su parler au Christ de sa douleur et de l'injustice. L'aimer avec un cœur qui n'est plus tout à fait le même parce que ce cœur a demandé au Christ sa force d'amour et de discernement.
Nous n'aimons plus à ce moment là, dans la solitude de notre sentiment, nous aimons dans une plénitude car nous avons découvert en nous, le Christ qui aime, avec nous.

Nous avons découvert l'antidote de la sclérocardie et cet antidote a un nom dans l'Évangile c'est l'Agapè : la charité.
La puissance que Dieu déploie dans un cœur humain pour qu'il aime, là où humainement il n'y arrive pas tout seul. C'est la puissance de l'Esprit en nous.
Ainsi quand le Christ nous demande d'aimer nos ennemis, il me semble qu'il nous indique d'abord une direction opposée à notre comportement spontané. Il nous croit, il nous juge, il nous estime capable de ne pas nous venger. C'est la première étape.
L'Évangile nous invite ensuite à ne pas désirer tout de suite un résultat, comme si c'était évident parce que c'est écrit dans l'Évangile, d'aimer ses ennemis, mais à nous interroger sur les moyens que nous utilisons pour arriver à ce résultat.
Aimer ses ennemis relève plus d'une obligation de moyens que d'une obligation de résultat. Ou mieux, pour espérer un résultat, il faut s'interroger sur les moyens que nous employons. Un peu comme David dans le Premier Livre de Samuel : 
ici  qui a refusé, alors qu'il avait tous les moyens de le faire, de tuer le roi Saül. Il s'y est refusé inextrémis, parce qu'il n'a pas vu seulement en lui, un ennemi qu'il était.
Il a vu aussi en Saül un homme de Dieu, un homme choisi, un homme aimé de Dieu, et son attitude a changé parce que son regard a changé. Il ne s'est pas rendu esclave de son ressentiment, il a laissé d'autres sentiments l'habiter, une autre présence le saisir.
Alors ces paroles impossibles qui font la trame de l'Évangile d'aujourd'hui, reviennent à deux questions :
> Qui croyons-nous qu'est Jésus-Christ,
> Qui sommes-nous pour qu'il dépose en nous une telle espérance.
Et la réponse à ces deux questions, nous l'avons reçue dans la lettre de St Paul :
" Puisque le Christ est venu du ciel, comme lui, les hommes appartiennent au ciel ".
Voilà, je crois que c'est cela, nous appartenons au Christ.

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    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6, 27-38  

Jésus déclarait à la foule : " Je vous le dis, à vous qui m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre. À celui qui te prend ton manteau, laisse prendre aussi ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole. Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez quand vous êtes sûrs qu'on vous rendra, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu'on leur rende l'équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Dieu très-haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et vous recevrez, une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. "

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   Lecture du premier livre de Samuel 26, 2.7-9.12-13.22-23  

Saül se mit en route avec trois mille hommes, l'élite d'Israël, pour traquer David dans le désert de Ziph. Pendant la nuit, David et Abishaï son compagnon pénétrèrent à l'intérieur du campement de Saül; ils trouvèrent celui-ci ui dormait au centre, sa lance plantée en terre près de sa tête; Abner, le chef de l'armée, et ses hommes étaient ouchés autour de lui. Alors Abishaï dit à David : " Aujourd'hui Dieu a livré ton ennemi entre tes mains. Eh bien, je vais le clouer à terre avec sa propre lance, d'un seul coup, et je n'aurai pas à m'y reprendre à deux fois. " Mais David dit à Abishaï: " Ne le tue pas ! Qui pourrait demeurer impuni après avoir porté la main sur le roi, qui a reçu l'onction du Seigneur? " David prit la lance et la gourde d'eau qui étaient près de la tête de Saül, et ils s'en allèrent. Personne ne vit rien, personne ne le sut, personne ne s'éveilla : ils dormaient tous, car le Seigneur avait fait tomber sur eux un sommeil mystérieux. David passa sur l'autre versant et s'arrêta sur le sommet, à bonne distance. Il appela Saül et lui cria: " Ô roi, voici ta lance. Qu'un jeune garçon traverse et vienne la rendre ! Le Seigneur rendra à chacun selon sa justice et sa fidélité. Aujourd'hui, le Seigneur t'avait livré entre mes mains, mais je n'ai pas voulu porter la main sur le roi, qui a reçu l'onction du Seigneur. " 

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