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L'organiste n'est pas un objet à musique...
 
   

l'organiste joue pour Dieu
 

...il est un acteur de la liturgie

il joue pour Dieu

il participe à la mission de l'Église

il sert l'assemblée

***

" L'organiste est un couturier,
c'est à lui de coudre ensemble, les nombreux morceaux disparates,
que constituent les parties chantées,
distribuées entre le président de l'assemblée,
la chorale et l'assemblée
"

(C
itation d'un des membres fondateurs de l'ANFOL
(
Association Nationale de Formation des Organistes Liturgiques)
***

SON RÔLE...

. unir les actions dans la liturgie,
.
créer un climat de recueillement,
.
accueillir les fidèles, dans la couleur du temps liturgique
   (le Temps de Noël n'est pas celui de Pâques), comme on accueille avec un bouquet, un sourire,
.
accompagner, enrichir les chants, expression de la foi,
.
nourrir les silences,
.
donner le ton, la ligne mélodique, pour aider le prêtre, l'animateur, l'assemblée,
.
susciter l'envie de chanter pour Dieu,
.
soutenir l'assemblée dans sa prière,
.
se taire aussi, quand il le faut.

...POUR...

. relier l'assemblée à Dieu qu'elle célèbre et le louer,
.
transmettre par la musique, le message du Christ,
.
prolonger la joie que les fidèles ont eue à se retrouver,
                                          invités au repas du Seigneur et envoyés à proclamer sa parole.

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      Accompagner, enrichir le chant, expression de la foi     

Par le jeu d'une introduction, d'un interlude, d'un postlude, l'organiste va enrichir le chant et le souligner car l'introduction du chant, c'est déjà le chant. Que l'on regarde la musique classique (une cantate de Bach, un opéra)  ou la variété, un chant ne commence jamais ex-abrupto. Il a toujours un prélude musical qui en donne le caractère. D'ailleurs, lors de certains jeux télévisés, les candidats sont invités à reconnaître des chansons par la seule écoute de l'introduction musicale.

l'organiste acteur liturgiqueCette introduction a été écrite par le compositeur et fait partie de la chanson. Il devrait en être de même du chant liturgique. Le chant commence dès la première note de l'introduction. Pourtant, dans certains endroits, on entend une caricature d'introduction : l'orgue joue les premières notes du chant, très rapidement, sans respecter le tempo. Il semble que ce soit une corvée dont il faut se débarrasser. C'est cependant un élément important qui va conditionner la manière de chanter.

Certains chants liturgiques ont une introduction écrite. C'est le cas de bien des chants de Jacques Berthier. On ne peut pas toujours en jouer les parties instrumentales. Mais, la plupart du temps, l'accompagnement d'orgue suffit. Regardons, par exemple, les introductions de Que tes oeuvres sont belles ou de Tenons en éveil : brèves et rigoureuses, elles annoncent déjà le chant et en font partie intégrante. Elles répondent parfaitement aux quatre critères de toute introduction à un chant:

- respecter le tempo : l'introduction se joue à la même vitesse que le chant qu'elle annonce.
- respecter le caractère du chant : un chant de louange demandera une introduction plus brillante, un chant contemplatif sera amené par une introduction plus calme.

- être en cohérence avec la structure du chant : l'introduction respecte la mesure, mais aussi la longueur chant. Si celui-ci est de facture carrée, à 4 temps, on aura une introduction de 4 ou 8 mesures, mais pas de 3 ou de 5.
- conduire l'assemblée à chanter : même en l'absence d'animateur ou de chorale, une bonne introduction permettra à l'assemblée de démarrer spontanément là où il faut.

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      Mais alors que jouer ?     

Dans bien des cas, rien n'est écrit. C'est à l'organiste de trouver de quelle manière il va conduire console église st Michel - Lagrasse (Aude)au chant. Souvent, le plus simple est de jouer une partie du refrain. On choisira un découpage cohérent, qui ne commence pas sur une modulation et qui termine sur un accord appelant le chant. Un accord de dominante est souvent préférable : il permet de rester en suspend et invite à chanter. Mais on peut aussi terminer sur la fondamentale, surtout si l'on joue tout le refrain ou seulement la 2ème partie de celui-ci. Il semble préférable, sauf exception, de ne pas utiliser le couplet.

La registration tiendra compte du caractère du chant, même si celui-ci commence par le soliste. C'est le cas par exemple de Si le Père vous appelle - T 146 : l'introduction peut être brillante, puis l'accompagnement pour le soliste beaucoup plus doux. On aura ainsi donné de la vigueur au chant.

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     Des longueurs différentes suivant les moments     

Ce qui est écrit plus haut vaut surtout pour les chants du " propre ". Pour l'ordinaire et le psaume, les règles sont les mêmes, à l'exception de la longueur. Pour le Gloria, le Sanctus, l'Anamnèse, l'intMichèle à Mouzonroduction doit être brève et conduire tout de suite au chant. Pour la préparation pénitentielle, l'introduction peut être plus longue et favoriser le recueillement.

Il en va de même pour le Psaume, l'organiste peut amener le refrain progressivement, le temps que résonnent dans les coeurs les mots de la Parole de Dieu entendue.

L'introduction de l'Alléluia sera fonction de la liturgie : longue pour accompagner la procession de l'Evangile, plus brève si le prêtre est déjà à l'ambon.

A l'Agneau de Dieu, l'introduction pourra commencer au cours du geste de paix et s'achever lorsque le prêtre est à l'autel pour la fraction, après s'être éventuellement rendu à la réserve eucharistique.

Dans certaines circonstances, l'organiste expérimenté pourra introduire plus longuement un chant par une improvisation, par exemple en accompagnant la procession d'entrée ou bien lors de la communion.

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     Au cours du chant l'interlude     

Après ce travail d'introduction, le chant commence. mais on ne va pas forcément enchaîner les couplets et les refrains les uns aux autres. Là aussi, des compositeurs ont prévu des interludes. Dans certains cas, c'est l'introduction qui est reprise entre chaque couplet. Dans d'autres, c'est à l'organiste de trouver ce qui permet au chant de " respirer ". Quelquefois, il suffit de reprendre la dernière phrase d'une strophe. C'est le cas, par exemple, dans Lumière pour l'homme aujourd'hui - E 612-3. L'interlude obéit aux mêmes règles que l'introduction et doit bien respecter le caractère du chant.

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     Après le chant le postlude   


C'est une pratique moins ancrée dans nos habitudes. Le chant se termine souvent lorsque la dernière note est chantée et il arrive qu'on se jette sur le texte ou l'oraison qui suit. Jouer un postlude est une manière de ménager un temps de respiration au cours de la célébration, de laisser résonner encore les mots que nous venons de chanter. S'il ne s'impose pas pour les chants d'acclamation ou de louange, le postlude est le bienvenu pour des chants de méditation au texte dense. C'est le cas par exemple, pour Les temps se renouvellent  - E 177, ou pour Vienne Seigneur, vienne ton jour - E 240.

Ce qui précède concerne davantage l'accompagnement à l'orgue mais est aussi valable pour d'autres instruments. Dans tous les cas, il est bon de prendre l'habitude de considérer un chant dans son ensemble : tous prendront alors davantage de plaisir à chanter, et le chant pourra accomplir le travail que la liturgie lui confie.

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L'organiste et l'animateur

par Claude DUCHESNEAU
prêtre - organiste - parolier - compositeur


En ce Dimanche 26 Janvier 2003, Claude DUCHESNEAU, organiste-compositeur et ancien curé de l'église Saint-Séverin-Saint-Nicolas à Paris, présentait le " Répertoire de Saint-Séverin " ou " 30 ans de musique au service de l'assemblée ", en présence de Monseigneur GERMINY, évêque de Blois, ancien curé de Saint Séverin, et de nombreux responsables de, et en paroisses, animateurs de chants, musiciens et organistes, dont Michel CHAPUIS titulaire à Saint Séverin.
Récemment interwieuvé pour le magazine Préludes et Radio Notre-Dame,
Claude DUCHESNEAU nous livre ci-après sa réflexion sur le rapport entre l'organiste et l'animateur de chants. 

***

" Dans la plupart de nos assemblées, l'organiste et l'animateur sont les deux principaux acteurs de la part musicale et chantée des célébrations. C'est dire à quel point est requise entre eux la plus grande des collaborations quant au choix des chants et à leur exécution. Il est vrai que les différences de goût et de compétence musicale posent souvent e délicats problèmes tant pour le choix des chants que pour leur exécution, et ce n'est pas ici qu'on augmentera les difficultés. Mais quelque chose est en train de tourner dont il faut rendre compte, si possible en gardant la tête froid.

    Vers un nouveau type d'animateur   

C'est dès avant la guerre de 39/45 que l'on s'est mis à canter des cantiques en français dans les autres célébrations que la grand-messe (messes dites basses, messes de mouvements, prières de groupe...). Assez tôt après la guerre, la pratique s'est étendue à la grand-messe, mais comme complément au latin qui demeurait obligatoire. enfin, bien vite après le Concile, le chant en français prit tout sa place (trop de place, disent certains, mais nous reviendront sur ce problème).

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Toujours est-il que dans les trois cas, la présence d'un animateur (ou meneur) de chants était tout à fait indispensable, pour la bonne raison qu'il fallait commencer à faire chanter des assemblées qui, jusque là, ne chantaient pas, surtout en ville. E c'est bien grâce à ces dizaines de milliers d'animateurs - qu'ils soient ici chaleureusement remerciés - que l'on chante maintenant dans les églises de France.

Logiquement, cette nouvelle situation aurait dû provoquer un certain retrait d'animateurs dont le rôle était moins indispensable. or c'est le contraire qui s'est passé : la place de l'animateur s'est renforcée jusqu'à devenir quasiment institutionnelle. Le problème est maintenant que l'animateur de chants en fait trop : il " dirige " trop de chants (la plupart des petits refrains n'ont absolument pas besoin de l'être) et trop dans chaque chant (dans presque tous les chants, un bon geste de départ et, éventuellement de relance suffirait).
Il faut donc maintenant travailler dans toutes les paroisses et communautés, non pas à supprimer les animateurs, mais à supprimer dans leur fonction tout ce qui n'est pas requis pour l'efficacité du chant de l'assemblée, c'est-à-dire supprimer toute intervention et tout geste superflus.

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    L'organiste animateur   

Michèle à la consoleEn revanche il faut prendre (ou reprendre) conscience que le véritable animateur de l'assemblée, c'est bel et bien l'organiste !
 C'est lui qui, non seulement donne le ton du chant, mais aussi son tempo, son rythme et sa couleur par la registration. Une intervention tout simple (voir à deux doigts !) qui donne l'incipit et la cadence finale du chant, et ce chant est bien (ou mal) engagé. Un bon accompagnement, avec la bonne harmonisation et un tempo soutenu qui précède légèrement le chant au lieu de le suivre, et voilà l'entretien du chant assuré Une bonne registration qui varie selon les refrains et les couplets, ou qui augmente légèrement de strophe en strophe ou de refrain en refrain, et voilà la couleur du chant bien illustrée.

C'est un fait d'expérience qu'un bon prélude a chant d'entrée, allant peut-être même progressivement jusqu'au plein-jeu, ancre les voix de toute l'assemblée. L'animateur  n'a plus alors qu'à faire le geste de départ et tout le reste du chant suit sans autre direction. dans de plus petites assemblées, ce geste de départ sera même inutile. Il suffira que l'animateur ou quelques choristes entonnent les premières notes. Au bout de quatre ou cinq dimanches, l'assemblée aura pris l'habitude de partir d'elle-même, sans aucun geste. Il en va de même du Gloire à dieu, du Sanctus s'il ne change pas tous les dimanches, et du chant d'action de grâce.

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Quant aux préparations pénitentielles, psaumes, refrains de prières universelles, Agneau de Dieu, ls sont préparés par un bref prélude après lequel l'animateur ou les choristes lancent le refrain que l'assemblée reprend systématiquement sans qu'il soit nécessaire de le lui signifier par un geste.

    L'économie  

L'un des grands principes de la réforme liturgique est exprimé de la façon suivante par le n° 28 de la Constitution sur la Sainte Liturgie : " Dans les célébrations liturgiques, chacun, ministre ou fidèle, en s'acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature de la chose et des normes liturgiques ".

C'est ce " seulement et totalement " qui, dans chaque paroisse ou communauté, doit faire l'objet d'une sérieuse réflexion de mise au point de la part des responsables de la liturgie et, en tout premier, de l'organiste et des animateurs de chants. comment l'animation du chant se passe-t-elle chez nous? que faut-il supprimer, réformer, améliorer dans un esprit d'économie, en matière de gestique de direction du chant de l'assemblée et de revalorisation du rôle incitateur de l'orgue ?

Claude DUCHESNEAU, prêtre-organiste-parolier-compositeur

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