Dates et programme en cliquant sur l'affiche
<<<<<

La Basilique saint Nazaire et Saint Celse :  un peu d'histoire >>>    ici   

La première église aurait été bâtie au 6ème siècle, sous le règne de Théodoric, régent du royaume des Wisigoths.
Le premier acte parfaitement authentique mentionnant cette église est de 925 sous l'épiscopat de l'évêque Gimer. C'est lui qui transféra son siège épiscopal de l'église Sainte-Marie et du Sauveur, dans le faubourg, à l'église Saint-Nazaire à l'intérieur des remparts.
Saint-Nazaire resta cathédrale jusqu'en 1803, date à laquelle Monseigneur de la Porte, premier évêque concordataire, transféra le siège épiscopal dans l'église Saint-Michel en ville basse.
Saint-Nazaire, un peu plus tard, fut alors érigée en basilique mineure en 1898 par le Pape Léon XIII.

   L'édifice roman   
L'église primitive fut remplacée au 12è siècle par un édifice roman. Le Pape Urbain II, en revenant de prêcher la croisade à Clermont en Auvergne, s'arrêta à Carcassonne le 11 juin 1096 vint à la Cité et y passa 5 Jours. Il bénit les matériaux destinés à la construction du nouvel édifice roman.
Cet édifice devait se composer d'une nef avec deux collatéraux, d'une abside à trois chapelle et d'un transept débordant. Le nef romane présente une disposition qui a été adoptée fréquemment dans les églises du Bas-Languedoc.
- Voûte centrale en berceau, avec arcs doubleaux.
- Voûte à plein cintre couvrant les deux collatéraux, très étroits.
- Les deux voûtes à plein cintre viennent contrebuter la voûte centrale.
- Autre détail caractéristique : l'alternance des piliers ronds et carrés.
- Les piliers carrés sont flanqués, aux quatre faces, de colonnettes cylindriques terminées par des chapiteaux de diverses formes.
- Les piliers rond sont unis et ne s'élèvent que juequ'à la naissance des arcs qui séparent la nef des bas-côtés, à la différence des piliers carrés montant jusqu'à la corniche de la voûte. 

   La partie Gothique    
Cette belle église romane n'existe plus que dans sa nef. Sa splendeur première ne dura que le temps de l'indépendance de Carcassonne, sous ses vicomtes. Lorsque le Nord eut vaincu le Midi, lorsque le Roi de France fut devenu aussi le roi de Carcassonne, l'église porta aussi jusque dans ses murs le contrecoup du changement politique. Le résultat, c'est l'édifice tel qu'il nous apparaît de nos jours.
Les archives révèlent qu'en 1269, Saint Louis, Roi de tous les Français, concéda à l'évêque de Carcassonne et à son Chapitre, deux cannes de la rue joignant l'église pour en réparer ou plus sûrement en fonder le chevet. Mais cette fois ce fut un architecte du Nord qui fut chargé de diriger les travaux, destinés à remplacer l'église romane par une église gothique, plus grande et... forcément plus belle !

Une bonne partie de l'église romane tomba. Elle aurait dû disparaître tout  fait. Les crédits manquants, la nef fut épargnée. Mais il restait à unir deux parties de style différent : une nef romane fait pour une église aux dimensions assez restreintes et un choeur gothique conçu pour un édifice plus vaste.

Rendons hommage à l'architecte du Nord : la jonction fut opérée de façon magistrale, fruit non d'une simple juxtaposition mais d'un accord voulu dans une harmonie de contrastes. Le résultat est un pur chef d'oeuvre d'élégance et de richesse...

On a pu comparer le chevet et le transept à une véritable lanterne ; les verrières immenses et nombreuses sont de la plus grande magnificence, toutes en harmonie de composition et de couleur.                                                

La grâce des colonnes qui séparent les fenêtres, la hardiesse avec laquelle elles montent jusqu'à la voûte ; la sveltesse des piliers contrastant avec la masse de ceux de la nef, constituent un ensemble qui reste un modèle d'élégance et de légèreté. Les fenêtres fort rapprochées les unes des autres semblent effacer la muraille et, on ne sais par quel miracle, la voûte paraît comme suspendue dans les airs.

Vitrail gauche à grands personnages 16è. La mère de St Celse présente son fils à st Nazaire. Au plan supérieur, St Saturnin et St Gimer.
Vitrail central, à petits personnages 14ème. En 16 médaillons la vie de Notre Seigneur.
Vitrail droit à grands personnages 16è. présentation de la Vierge au Temple. Nativité de la Vierge.

En 1637, Monseigneur Vitalis de Lestang fait don à l'église cathédrale d'un orgue neuf dont il confie la construction à un facteur d'orgues originaire de Poitiers : Crespin Verniole. L'instrument possède un grand sommier sur lequel prennent place neuf jeux avec un seul clavier et un pédalier de 12 marches. Il est alimenté par trois grands soufflets. La menuiserie (partie centrale du grand corps du buffet actuel) avec ses trois tourelles et ses doubles plates-faces est confiée à des artistes locaux : Jean Rigail et Jean Melair.

Cet instrument, trop modeste pour une cathédrale, est assez rapidement remplacé par un de plus grandes proportions. Les travaux sont alors confiés à Jean de Joyeuse, facteur originaire des Ardennes qui après diverses expertises et travaux dans la capitale, vient d'arriver à Carcassonne l'été 1677. Le chapitre cathédrale conclut avec ce dernier, le 18 mars 1679, le marché d'un orgue de 24 jeux sur deux claviers principaux (Grand-Orgue et Positif), un clavier d'Écho ainsi qu'un pédalier de deux octaves en tirasse. Jean de Joyeuse utilise le buffet déjà existant et dispose à l'intérieur de celui-ci un instrument de 8 pieds en Montre avec Bourdon de 16 pieds. Entre 1677 et 1697, Joyeuse aura construit ou reconstruit dans le Midi de la France, si orgues plus ou moins importants pour les Cathédrales d'Auch, Béziers, Carcassonne, Narbonne, Perpignan et Rodez.

Entre 1772 et 1775, un relevage complet de l'orgue de Jean de Joyeuse est confié à Jean-Pierre Cavaillé, facteur originaire de Gaillac à qui l'on doit de nombreux instruments en Languedoc et aussi en Catalogne. Sur les conseils de ce facteur et de l'organiste Joseph Laguna, le chapitre cathédrale de Carcassonne accepte l'agrandissement de l'instrument. Cavaillé ajoute alors au grand corps, deux plate-faces et deux tourelles afin de recevoir les nouveaux jeux de pédale. Il fait construire par l'ébéniste Louis Courdeau un buffet de positif de dos dans lequel il place les jeux de Jean de Joyeuse, qui se trouvaient à l'origine sur le sommier à double gravures à l'intérieur du grand corps. L'orgue possède toujours trois claviers mais avec 32 jeux dont 4 jeux de pédale indépendants.

La période difficile de la Révolution pour les lieux de culte et les orgues qu'ils conservent ne porte pas de sérieux préjudices à l'instrument. Toutefois il faudra attendre la fin du XIX ème siècle pour que l'on restaure une nouvelle fois l'orgue de l'ancienne Cathédrale Saint-Nazaire devenue Basilique.

Entre 1900 et 1904, le facteur Michel Roger, natif de Carcassonne et élève de Vincent Cavaillé-Coll (petit fils de Jean-Pierre Cavaillé) refait toute la partie instrumentale en introduisant ici ou là quelques éléments issus des progrès de la facture d'orgue du siècle précédent. Par chance, les crédits accordés par le ministère des Cultes, sont relativement faibles et peu de nouveautés, hormis quelques jeux ondulants et une machine Baker, altèrent le caractère classique de l'instrument des Joyeuse et Cavaillé.

Classé Monument Historique en 1970, le grand orgue de la Basilique St Nazaire bénéficie de subventions tant de la part du Ministère de la culture que de la ville de Carcassonne pour être finalement restauré par Barthélémy Formentelli en 1985. L'orgue de Jean de Joyeuse et celui de Jean-Pierre Cavaillé sont reconstitués  en un seul et même instrument offrant la synthèse des deux esthétiques qui l'on marqué. Ses 40 jeux répartis sur quatre claviers (positif de dos, Grand-Orgue, Positif intérieur, récit) ainsi qu'un pédalier à la française permettent actuellement à tous les organistes qui jouent ici, d'interpréter avec le maximum d'authenticité, l'ensemble du répertoire consacré à l'orgue français des XVII et XVIIIème siècles.

RETOUR

Né à Carcassonne, Jean-Louis commence très jeune ses premières études musicales dans sa ville natale. Il les poursuit ensuite à Paris, à la Schola Cantorum auprès des plus grands maîtres pour le piano, l'orgue, ainsi que dans la classe de Pierre Lantier, professeur au conservatoire National supérieur pour l'écriture musicale (harmonie, contrepoint, fugue, composition et orchestration). Il perfectionne ses études d'orgue auprès de Marie-Louise Girod et suit les cours d'interprétation de la musique des 17è et 18è siècles de l'académie de Saint Maximin de Provence.
En 1965, il est nommé organiste à la Basilique Saint Nazaire de Carcassonne.
En 1979, il est chargé de la création du Conservatoire de Musique de la Principauté d'Andorre dont il va assurer la direction pendant dix ans.
Docteur en Musicologie de l'Université de Paris Sorbonne, il a publié de nombreux articles dans les revues spécialisées françaises et étrangères. La société de Musicologie de Languedoc a édité son remarquable ouvrage sur le facteur d'orgues Jean-François l'Épine. Il a participé par ailleurs en qualité de spécialiste, à l'inventaire des orgues de la Région Languedoc-Roussillon, publié chez Édisud.
Comme concertiste, Jean-Louis BERGNES s'est produit chaque fois avec succès au cours de récitals d'orgue en France et à l'étranger (Espagne, Italie, Autriche...). Il a enregistré un disque consacré à l'oeuvre d'orgue de Louis Marchand et a fondé en 1989 les éditions " Disque Coriolan " qui, principalement consacrées à la mise en valeur de la musique d'orgue, obtiennent par leur qualité, une reconnaissance internationale.

RETOUR

Accouplement des claviers à tiroir
Tremblant fort à vent perdu
Tremblant doux dans le vent
Tirasses Grand-Orgue et Positif intérieur

Tempérament dérivé du mésotonique avec quatre tierces justes
La 3 = 415 hz