Né à Reims le 9 juillet 1947 Jean-Pierre REISER passe une enfance heureuse avec des parents
formidables. Son père, qui travaillait la nuit au journal local, lui donne très tôt le goût du bricolage en faisant lui-même une grande partie des meubles de la maison.
 Sa mère, qui faisait de la couture, du tricot, du dessin et de la peinture, lui donne aussi le goût
de la musique avec les moyens de l'époque.
Sa scolarité se déroule sans problèmes dont la dernière partie, de 1958 à 1968, au Lycée Roosevelt (la petite école rose selon les américains), avec pourtant un parcours assez original du fait de quelques erreurs d'orientation !
Pour commencer, un cycle dit " moderne ", de la 6ème à la 3ème, lui fait apprendre le latin (le premier cours de la rentrée de 1958), l'allemand et l'anglais, les mathématiques avec un professeur exceptionnel, puis la musique et l'histoire ancienne (Mésopotamie,
Égypte, Grèce, Rome,
etc). Comme il le dit souvent en
plaisantant :
"
Cette partie était pour ma culture personnelle ! ".
Mais c'était la technique qui l'intéressait et il fallait donc changer de branche, ce qui l'a obligé à passer une année dans une section de transition où il a étudié le travail du bois, des métaux, la technologie et travaillé sur toutes sortes de machines telles que les tours, les fraiseuses, les raboteuses, etc.
Ce n'était pas du tout, selon lui, une année de perdue puisqu'il dit
" Là, c'était pour le bricolage
" !
Ensuite, il peut enfin entrer dans la section "
électronique ", pensant en faire son métier car il s'y intéressait déjà depuis l'age de 12 ans. Au cours de ces 3 années, il a étudié l'électronique, bien sûr, mais aussi la physique et la chimie avec un excellent professeur qu'il n'oubliera jamais.
Mais c'était sans compter avec les curiosités administratives qui l'ont empêché de continuer dans cette branche, alors très à la mode, car il fallait remplir l'internat et accueillir surtout des élèves étrangers à la ville !
Devant faire rapidement un choix, il a retenu la section "
mécanographie A ", au hasard, pensant que cela avait un rapport avec l'électronique...
En fait, il fallait choisir " mécanographie B " car la section A concernait l'utilisation des ordinateurs et non leur entretien, et correspondait à ce qui s'appelle maintenant "
informatique " !
Toujours imperturbable, il dit que ces 3 années
étaient
" Pour ses loisirs
" et les 2 dernières
" Pour son travail
" !
Ce changement de cap était une providence car, en fait, le marché de l'électronique était saturé alors que celui de l'informatique venait de naître !

C'est vrai que l'électronique occupait une grande partie de ses loisirs et il a même eu l'occasion d'écrire plusieurs articles, dans une revue spécialisée, pour présenter des appareils qu'il avait imaginés et construits.
Les gains de ces articles lui ont permis de s'acheter une "mobylette" et
diverses choses dont un Mélodica
pour avoir enfin un instrument de musique.
Hélas, cet instrument, qui se tient comme une trompette, de la main
gauche, a un clavier comme celui d'un piano, mais plus petit, et un son
d'harmonica, a considérablement développé l'agilité de sa
mai n
droite au détriment de la gauche !
Sur cet instrument, il travaillait, entre autres, les pièces pour violon et violoncelle seuls de JS Bach, le plus grand compositeur de tous les temps pour qui il a une admiration sans limites. En plus, voilà que, par une coïncidence extrême, son père était né un
21 Mars comme Jean Sébastien Bach, ce qui fait que la famille fêtait ces
deux anniversaires en même temps !
En
Octobre 1968
un léger accident de la circulation l'a empêché de partir faire son service militaire dans une caserne du sud. De ce fait, il a été affecté, en janvier
1969, à la base aérienne 102, à Dijon, ce qui lui plaisait bien plus, aimant depuis longtemps les avions grâce à la base aérienne 112 de Reims !
Suite à une discussion sur la musique avec un colonel qui jouait du violon, il a été muté au service informatique du Ministère de l'Air, à Paris !
Ce séjour lui a permis de mettre en pratique ce qu'il avait appris à l'école et ensuite, de trouver rapidement un travail intéressant.
Après un premier emploi de 18 mois dans un centre de traitement parisien, il est entré dans une grande société de service où il est resté plus de 15 ans.
C'est en voyant toutes les erreurs qui se produisaient, et en les corrigeant, qu'il a imaginé un produit qui est devenu ensuite
Cette idée a été décrite dans un dossier, en
Février 1987 et soumise au responsable du département, qui a estimé que cela ne correspondait pas à l'activité principale de la société, orientée plutôt vers les produits de gestion de paie et de comptabilité.
Le 21 Mars
1987 pour marquer l'anniversaire de son père, disparu depuis 5
ans et celui de Jean Sébastien BACH, Jean-Pierre s'est rendu dans un grand restaurant
(" Aux armes de Colmar "), en raison des origines de la famille qui passent par l'Alsace.
En sortant de ce restaurant, voilà qu'il tombe sur un ancien collègue qui semblait venir de la gare de l'Est et lui parle de son idée de produit qui n'intéressait pas sa direction. Or, ce collègue venait tout juste de créer sa société et savait qu'il y avait un besoin de ce type de produit.
Un rendez-vous fut pris pour la semaine suivante pour une présentation du produit à cet ancien collègue. L'intérêt pour le produit s'est confirmé mais pour le réaliser, il fallait quitter cette grande société car il était impensable d'utiliser ses machines pour réaliser un produit qui lui aurait alors appartenu !
Après un rapide sondage auprès de son entourage, le dernier se situant le 31 Mars, il a donc envoyé sa démission le
1er Avril 1987
Malgré cette date particulière, cette décision a été prise au sérieux et tout s'est bien passé car,
prenant un statut d'indépendant, il pouvait toujours travailler si besoin, avec la société qu'il quittait en très bons termes (et n'a jamais oubliée).
D'ailleurs, à l'occasion d'une visite pour un petit dépannage, un responsable a fait cette remarque :
" C'est bien, nous avons maintenant les avantages sans les inconvénients !
".
Grâce à un camarade de promotion qui travaillait dans un service informatique,
Jean-Pierre a pu tout de suite trouver une machine, un bureau, un téléphone et un accueil des plus sympathiques, juste en face de l'église Saint
Augustin dans le 8ème arrondissement de Paris.
Le responsable de ce service, vivement intéressé par cette idée de produit d'automatisation, a tout simplement échangé
l'accès à sa machine contre la mise à disposition gratuite du produit quand il serait terminé.
Les conditions de travail étant très favorables, l'écriture du produit a progressé rapidement
et, grâce à un contact transmis par un autre ami, un premier client a été trouvé dés le mois de juillet ! L'interlocuteur de ce client a d'autant plus de mérite, qu'il n'a vu le produit que sur papier mais a vite compris les immenses possibilités qui seraient disponibles.
La première installation
a eu lieu le
1er Septembre 1987 chez
ce client, qui a été immédiatement conquis par la puissance du produit 
Malgré une diffusion " confidentielle " et les coups bas des concurrents, il y avait déjà une trentaine de sites équipés en 1990.
Des grands noms ont fait confiance à ce produit
en dépit des pressions du constructeur national et des sociétés concurrentes. Sans ces obstacles stupides, il aurait pu y avoir plus d'une centaine d'installations...
La position du constructeur national était d'autant plus incompréhensible que
mettait en valeur toutes les possibilités de cette exceptionnelle machine qu'est le DPS7/7000 avec son système GCOS7 tout en restant très discret et peu gourmand en ressources !
En
1991 la première guerre du Golf a sérieusement perturbé le marché au point que la société qui distribuait
le produit a cessé son activité
fin 1993 .
Certains clients avaient déjà émis le souhait de disposer d'une version pour UNIX ayant les mêmes possibilités que la version pour GCOS7. L'étude a commencé dés le début de 1994 avec une solution de migration, qui a été abandonnée au profit d'une réécriture sous un nouveau système qui venait de faire son apparition : LINUX !
Pour un coût dérisoire et une puissance considérable, même à ses débuts, ce produit a permis la réécriture complète du produit, en C ANSI, en bénéficiant au passage des particularités de ce langage comme la récursivité, non disponible en COBOL.
De plus, le choix de ce langage a permis de disposer rapidement d'une version pour Windows,
désirée par certains clients qui avaient un peu peur du monde UNIX !
De 1997 à
2003 une installation en Bretagne, après 27 ans de vie parisienne, a permis de faire évoluer considérablement le
produit
en y ajoutant de nombreux composants dont une série de type Client-Serveur pour réseau local ou distant, avec ou sans Internet.
Suite aux conséquences de la tempête du
26 Décembre
1999 le site de Bretagne est abandonné en
Juin 2003 au profit de la Haute Savoie où le produit
continue son évolution, tandis que les claviers AZERTY font place, de temps en temps, aux claviers des orgues de cette
belle région d'Annecy et de ses environs.
Une aventure à suivre...
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