ORGUES
ÉGLISES
MUSIQUE
LITURGIE
REPORTAGES
FÊTES
HISTOIRES à méditer
Yves Koenig
Maître facteur d'Orgues
" L'amour du travail bien fait "
Suite et fin de la visite
" Nous pourrions maintenant parler de la conception d'un Orgue, qui est toujours réalisée en fonction de l'édifice dans lequel il se trouve. "
n° 37 |
" Tout d'abord au niveau visuel où l'on s'efforce de faire un buffet qui s'accorde avec les lieux, puis au niveau de la composition des jeux, où l'on tâche de faire quelque chose de pas trop grand ni trop petit car là aussi, il y a une adaptation de la taille des tuyaux, tant dans leurs hauteurs que dans leurs diamètres, en fonction de l'emplacement où l'orgue sera construit, que de la dimension et de la réverbération de l'édifice. " |
" Pour ce qui est du buffet de l'Orgue, là on part du chantier de bois : le sapin et le chêne. Sapin, épicéa ou chêne, pour ce qui est visuel : le buffet d'orgue, les tuyaux en bois, cela dépend des écoles, si c'est un orgue français c'est en chêne, si c'est un orgue allemand c'est en sapin. Cela dépend dans quelle esthétique on travaille. "
n° 35 |
"
L'arrière du buffet on le fait souvent en résineux, parce que le résineux a une bonne résonance avec les graves. C'est ce que l'on retrouve sur un clavecin où la table est en épicéa parce que cela donne plus de grave. |
" Par contre, quand il s'agit de restaurer un orgue français c'est en chêne. On trouve assez facilement le chêne car nous sommes dans une région où il y a beaucoup de chênes. On achète en forêt en général, ensuite on le fait débiter à l'épaisseur puis il faut compter en moyenne 5 ans avant de l'utiliser. L'épicéa vient du haut Jura ou des Hautes Vosges. C'est un bois qui poussent lentement. Quant au bois utilisé pour les sommiers, c'est du chêne sauf pour les tables qui sont en contreplaqué à cause des chauffages actuels dans les édifices. On peut faire en chêne mais il faut aussi que l'on garantisse à l'autre bout, que l'on garde une hygrométrie (degré d'humidité de l'atmosphère) stable. "
n° 51 - Gravure sur table, en collage |
" La photo ci-contre représente les gravures d'un sommier, espaces allongés où passe l'air si la soupape est ouverte, pour alimenter tous les tuyaux qui, à des hauteurs variables (8, 4 ou 2 pieds par exemple), donneront la même note. Il y a donc autant de gravures que de notes aux claviers (56 ou 61 en général, pour les claviers manuels - 30 ou 32 pour le clavier de pédale). " |
n° 50 - Soupapes |
La photo ci-contre représente une Laye ; grande boite située sous le sommier, qui reçoit l'air sous pression. C'est à l'intérieur de cette Laye que se cachent les soupapes commandées par les touches des claviers, eux-mêmes reliés à toute cette mécanique, par abrégés et vergettes. L'étanchéité avec les tirants de l'abrégé, que vous voyez en dessous, est réalisée par de petits soufflets (en blanc) appelés : boursettes. |
" Une toute petite partie de notre travail est celle de l'acier que l'on coupe, cisaille et forge pour fabriquer des tournants . Pièces verticales qui pivotent sur elles-mêmes, destinées à mettre en relation les registres des sommiers avec les tirants carrés, que l'organiste actionne à sa console, pour ouvrir ou fermer tel ou tel jeux. "
n° 42 - Tournants pour tirer les jeux de l'Orgue |
Console de l'orgue de Pont Saint Vincent |
n° 62 - L'abrégé |
"
L'abrégé c'est la planche avec les rouleaux, qui ramène la largeur des sommiers à la largeur des claviers. Cela
abrège, cela réduit la largeur du sommier à la largeur des claviers. |
" Un orgue est monté entièrement en atelier avant d'être livré. S'il y
a un souci c'est plus simple à solutionner quand c'est en atelier.
Ci-dessous cet orgue en construction va partir en Chine à Macao.
En
ce mois de Juillet 2009, cet orgue de 6,60 m de haut et 1500 tuyaux,
a été livré à l'église baroque Saint Joseph de Macao. Une année de travail (8000 heures) aura été nécessaire pour que l'orgue soit prêt. Il a été démonté pour le transport. C'est à la fois un petit moment de tristesse mais beaucoup de fierté pour notre ami Yves Koenig et son équipe. Photo Koenig |
Avant de nous quitter, Yves nous posa une petite devinette : " Savez-vous comment s'appellent ces deux instruments ? ". Sans hésiter, je répondis " L'un est un orgue à tuyaux, l'autre un orgue numérique ". " Eh bien non répliqua Yves en riant, l'un est un orgue et l'autre un électronium ". C'est dans un grand éclat de rire que nous nous sommes séparés, heureux de cet après-midi passé ensemble.
Magnifique |
|
n° 59 - Yves et Michèle, photo Roland |
Nous remercions tout particulièrement, notre ami pour sa gentillesse, sa disponibilité et le temps qu'il a accepté de nous consacrer, pour nous faire mieux comprendre ce qu'est un Orgue, sa fabrication et le travail méticuleux du facteur. Merci Yves ! |
Michèle 2009 |
----------
-------------
HAUT de PAGE
Nos reportages étant régulièrement plagiés, nous
rappelons |
Roland 2009 |