Orgue église st Pierre de Gerbéviller (54)

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Roland conducteur émérite

Il nous fallut nous lever de bonne heure en ce Vendredi 4 Mai 2007, car nous avions rendez-vous à 10h à Gerbéviller, avec François JACQUOT, organiste titulaire de ce Cavaillé Coll de 1865. Par cette fraîche matinée qui nous prédisait un soleil radieux, nous primes la route en direction de l'église néo-gothique placée sous le vocable de st Pierre, quand celle-ci nous apparu fièrement élancée, entre deux belles rangées d'arbres.

Après avoir gravi les quelques marches nous menant à la porte de l'église, nous fumes éblouis dès la porte franchie, par la clarté légèrement rosée de l'édifice. François Jacquot paraissait ne pas être au rendez-vous, tandis qu'une note tenue obstinément nous parvenait du choeur...

Gerbéviller Orgue Cavaillé Coll
n° 284 - Orgue dans le transept gauche, non loin de l'autel

Construit en 1865, par le célèbre facteur Aristide Cavaillé-Coll, l'orgue fut restauré en 1994 par Nicolas Toussaint de la Manufacture Bretonne d'Orgues.
Le buffet en boiserie gothique est en parfait accord avec le style de l'édifice.

L'Association des Amis de l'Orgue de Gerbéviller, s'occupe de la valorisation et de l'animation de l'instrument.

Historique de l'Orgue >>> ici

...François était là, cherchant désespérément d'où pouvait provenir cette note tenace due à une fuite au soufflet ; bruit qui l'avait empêché de nous entendre arriver. C'est ainsi que nous avons rencontré un homme des plus accueillants, méticuleux, soignant avec coeur son instrument préféré : l'Orgue. Roland s'empressa de lui venir en aide, de son mieux, tandis que je prenais des photos de toutes les beautés qui petit à petit, s'offraient à mes yeux...

C'est ainsi que François nous présenta la console de ses premières amours, et pour notre plus grand plaisir, nous fit chanter tour à tour, les 18 jeux de ce Grand Orgue de choeur, se jouant avec aisance de l'étroitesse du pédalier (18 notes).

François JACQUOT organiste, facteur d'orgues

n° 383 - François un innovateur

Ci-contre positionné dans le transept, la console jouit d'un emplacement idéal pour suivre la liturgie >>>

Mais, François Jacquot
n'est pas qu'un
organiste liturgique distingué !

>>> ici <<<

église st Pierre Gerbéviller
n° 381 - Pour suivre la Liturgie, emplacement idéal

Innovateur, cet ingénieux facteur d'Orgues a mis au point un nouveau concept d’orgue à tuyaux avec une nouvelle méthode d’embouchage qui supprime le bruit de souffle, de même que la réalisation de sommier d’une conception innovante. Il cherche des partenaires intéressés par le projet de construction de petits instruments de 8 à 10 jeux, qui d’après son expérience et ses études, pourraient être moins encombrants et moins onéreux qu’en facture traditionnelle, tout en offrant les mêmes qualités sonores.

Pour le contacter : francois.jacquot440@laposte.net

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François JACQUOT est né à Gerbéviller en 1953. Attiré dès son plus jeune âge par l’orgue de l’église de son village, sa profession était toute trouvée. Initialement formé à la pratique de l’instrument (il est organiste à l’église de Gerbéviller depuis maintenant plus de trente ans), son parcours, dans les années 1970 - 1980, se situe dans la facture d’orgues et la facture de pianos et lui fait connaître les diverses activités de ces deux métiers, allant des premiers gestes techniques de fabrication et d’accordage ainsi qu’au travail de bureau d’étude et à l’expertise.

Non content de travailler dans les orgues et les pianos, François Jacquot a aussi construit un certain nombre de clavecins de sa conception et rénové de nombreux harmoniums.

Mais ce qui l’a le plus marqué durant ces 25 dernières années de travail est sans conteste la restauration de l’harmonium d’Izernore dans l’Ain connu en son temps sous le nom d’harmoniphrase, parce que conçu pour un accompagnement automatique ; un travail que personne ne voulait entreprendre, et la réalisation (conception & fabrication ) avec l’entreprise WORLDFIP d’un orgue à tuyaux en Altuglas exposé au salon de la mesure et de la régulation en 1990, ensuite à Hanovre puis dans diverses villes des Etats-Unis.

François JACQUOT aimerait voir se concrétiser de nombreux projets, particulièrement en facture d’orgue où, comme il nous le dit, il y a encore tant à faire pour sortir cette spécialité du conflit qui la bloque entre traditions et créativité.

Pour mieux le connaître >>> ici

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De sa carrière, François JACQUOT nous relate : « Pendant les neuf années où je fus salarié dans un magasin de musique, j’utilisais systématiquement la moitié de mes congés pour les passer à l’usine de pianos d’Alès où j’avais fait mon stage d’accordeur de pianos ; cela m’a permis d’approfondir mes connaissances, de découvrir l’ingénierie en facture instrumentale ».

François JACQUOT, qui est installé comme artisan, travaillant seul, nous fait part de la nécessité d’être passionné pour exercer une telle profession non seulement parce que, nous dit-il « Il ne faut pas hésiter à entreprendre la fabrication de pièces de rechange devenues introuvables » mais encore d'aller jusqu'à façonner des outils pour y parvenir.

De plus, dans le contexte économique actuel, la musique est loin d’être une priorité : « 80% de mon activité consiste en le fait d’aller accorder des instruments, pianos ou orgues ; la restauration des pianos est aujourd’hui fortement concurrencée par le marché des instruments neufs importés des pays à faible taux de main d’œuvre ; quant au travail de bureau d’étude et à la fabrication, c’est une part très réduite, mais je suis toujours ouvert à toute proposition demandant imagination et créativité ».

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L’histoire de l'orgue de Gerbéviller est liée en fait à la générosité du Marquis Ernest-Marie-Charles de Lambertye qui, en 1865, demanda au célèbre facteur d'orgues Aristide Cavaillé Cool de lui construire deux orgues :
- Un de 3 claviers pour la chapelle du Château de Gerbéviller et
- Un grand Orgue de chœur, qu'il tenait à offrir à l'église paroissiale de Gerbéviller.

Le premier, un grand orgue de 36 jeux sur trois claviers-pédalier est aujourd'hui visible à l'église st Maurice de Bécon les Bruyères, où il fut vendu et transféré en 1904 après la mort du Marquis.
Ce transfert fut une chance pour ce grand 8 pieds, qui lui permis d'échapper à l'incendie de la chapelle du château en 1914.

Le second, objet de notre reportage, celui qui se trouve actuellement dans l'église Saint Pierre, fut installé en Octobre 1865. Accordé à 435, il comprend 18 jeux répartis sur deux claviers de 54 notes dont 42 seulement sont actives au Récit et un petit pédalier de 18 notes qui ne fonctionne qu'en tirasses obligées.
Il fut bien abîmé pendant la première guerre mondiale, non par des faits de guerre mais par des pillages car les portes de l'église ayant été fracassées, celle-ci fut longtemps laissée ouverte à tous vents à la suite de l'incendie du bourg le 14 Août 1914.

C'est ainsi, que non seulement les jeux avaient perdu leurs boutons, mais qu'une grande partie de la tuyauterie du grand orgue avait disparu. Seule fut épargnée la tuyauterie du récit moins accessible.
En 1923 une première restauration avait certes été réalisée par François Didier, mais à l'économie c'est le moins qu'on puisse dire, lui faisant perdre hélas une grande partie de ses caractéristiques.

Sa dernière restauration fut réalisée en 1994 par le facteur Nicolas TOUSSAINT qui l'a très habilement fait renaître dans sa composition d'origine, sans oublier d'y replacer le petit cornet de 3 rangs, appelé initialement Carillon, qui lui aussi, avait hélas disparu. Une belle copie réalisée par Nicolas à l'identique de celui de st Etienne de Caen qui date à peu près de la même époque (Ci-dessous photo du Grand orgue de l'église st Etienne de Caen).

église st Étienne de Caen

Grand Orgue

Michèle août 2006

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